Né au Maroc, à Mogador, son père y travaillant, Victor Sasportas quitte sa ville natale à l’âge de 12 ans. C’est à ce moment là qu’il commence à fréquenter des ateliers artistiques où il s’initie au dessin et à la couleur. En 1972, il présente une toile au jury du Salon d’Automne qui est acceptée; ce sera sa première exposition, les réactions sont positives et cela le conforte dans son désir d’aller plus avant dans cette vocation.
Cette année là, l’invité d’honneur du Salon d’Automne est le peintre Kees Van Dongen. Sasportas commence alors une carrière artistique. Il ira d’ailleurs quelques temps à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier du peintre Antoine Bénard-Nioré pour se perfectionner en dessin et en croquis.
Il découvre ainsi une voie qui lui semble être royale et expose dans différentes manifestations artistiques. C’est en 2008 que Victor Sasportas fait le pas qui va lui permettre de pratiquer la peinture à temps complet. Les expositions se succèdent et il devient sociétaire du Salon d’Automne et de la Société Nationale des Beaux-Arts (SNBA) où il a la chance et le plaisir de rencontrer le peintre Pierre-Henry, vice-président et commissaire du salon. A partir de cette date, il sera remarqué et se verra décerner de nombreux prix et récompenses: médailles d’honneur de différentes municipalités, prix de peinture, médailles d’or et d’argent…
Sa participation au Salon de la SNBA a été pour lui un point de départ important, une façon de se mesurer à des artistes de talent et ainsi de progresser rapidement dans une démarche personnelle originale. Actuellement, il est président de la section « Expressionnisme » du Salon d’Automne. Comme il le dit lui-même : « Pour avancer dans mon chemin artistique, les idées ne me manquent pas, seul le temps qui passe m’oblige à aller vite et à ne jamais me contenter de ce qui a été fait. J’invente sans cesse la route à suivre et je me crée des challenges, ce qui me permet d’éviter l’immobilisme et de chercher de nouvelles formes d’inspiration ».
Victor Sasportas aime travailler par thème: les marines, les compositions florales, les personnages et même certaines fois des abstractions.
Aujourd’hui, il travaille sur les foules: « C’est en voyant les attroupements énormes après l’attentat meurtrier de Charlie-Hebdo, que j’ai eu l’idée de représenter sur la toile des foules animant les places et les rues.
Ce qui m’a intéressé le plus c’est de voir ces réunions de personnes de toutes origines et de tous milieux, réunies pour protester et manifester solidarité et compassion. Cela m’a aussi fait souvenir des événements de Mai 68 que j’ai vécus aux premières loges puisque j’habitais le Quartier Latin ».
Victor Sasportas représente les foules sur la toile en compositions dynamiques et géométriques. Elles sont ainsi mouvantes mais permettent pourtant au spectateur d’y voir une transposition à la fois esthétique et poétique.
Ce qui est très intéressant dans ses œuvres, c’est de comprendre que la multiplicité représentée dans ses tableaux est la manifestation d’un ensemble de personnages semblables mais différents, cette différence étant indiquée par la multitude des couleurs employées.
Comme il le dit:
« Je m’exprime avec beaucoup de couleurs.
La couleur c’est la vie, c’est la liberté ! Une toile n’est jamais aboutie mais la couleur peut y contribuer ».
L’une des forces de cet artiste atypique est de savoir composer, architecturer, orchestrer ses œuvres et de réussir, grâce à son imagination, à dépasser le sujet ou le motif entrevus en créant une sorte d’histoire qu’il nous appartient de retrouver.
Victor Sasportas est un artiste qui intrigue. C’est pourquoi ses expositions et ses apparitions dans les salons sont suivies avec attention par les amateurs d’art.
Patrice de la Perrière